République Française
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L'IRSN (archives)
La mise en évidence en 2002 par la CRIIRAD d’activités importantes en Césium 137 dans les sols de la Montagne Noire (Aude), zone presqu’épargnée par les retombées de l’accident de Tchernobyl, a permis de rappeler l’existence d’une rémanence sur le territoire français métropolitain, de radionucléides venant des retombées des essais aériens d’armes nucléaires pratiqués de 1945 à 1980 par Les Etats Unis, l’Union Soviétique, le Royaume Uni, La Chine et la France.
Un essai nucléaire désigne l'explosion d'une bombe atomique à des fins expérimentales. Le premier essai a lieu le 16 juillet 1945 dans le désert du Nouveau-Mexique aux Etats-Unis, trois semaines avant les bombardements d'Hiroshima et Nagasaki au Japon. Jusqu’en 1960, les essais sont essentiellement pratiqués dans l’atmosphère. Les explosions ont pour conséquence le rejet et la dissémination de matières radioactives dans l'environnement.
A chaque explosion aérienne, des particules radioactives sont libérées dans l'atmosphère à une altitude qui dépend des conditions du tir. Elles y séjournent de quelques heures à quelques mois avant de retomber au sol. Compte tenu de la répartition des sites, du nombre d'essais et de la variété de puissance des tirs, les dépôts affectent la planète toute entière.
La France a été l'un des premiers pays à mettre en place un réseau complet de surveillance de la radioactivité dans l'environnement. Dès 1961, les retombées radioactives consécutives aux essais atmosphériques sont mesurées par différents laboratoires, regroupés aujourd'hui au sein de l'IRSN.
La contamination de la chaîne alimentaire par un radionucléide dépend de sa concentration, mais également de sa durée de vie et de sa « mobilité ». La mobilité d’un radionucléide détermine sa capacité à être transféré d'un élément à l'autre de la chaîne alimentaire (par exemple de l’herbe à la vache, puis de la vache à la viande ou au lait). Elle est essentiellement liée aux caractéristiques chimiques de l'élément.
La génération la plus exposée aux retombées des essais atmosphériques est celle des enfants nés en 1961 : leur dose cumulée à 18 ans est estimée à 1,5 millisievert (mSv) en moyenne et jusqu’à 5 mSv dans les régions les plus arrosées. L’essentiel de ces estimations repose sur des mesures dans l'environnement.
En mars 1954, les Etats-Unis testent une bombe à hydrogène. Le nuage radioactif passe au dessus d'îlots habités et touche le Lucky Dragon, un thonier japonais. Le grand public prend alors conscience du risque de contamination massive de la planète par des polluants radioactifs. La radioprotection, cantonnée jusqu’alors aux travailleurs, s’étend désormais à l’homme et son environnement.